En route vers Pâques

JEUDI SAINT

C’est à Hostun que nous avons vécu le Jeudi Saint. La table est dressée avec les herbes amères, l’agneau et le pain, rappel de ce que jésus a vécu avec ses disciples. Le passage de l’Exode lu, nous dit pourquoi ce repas : rappel de ce que Dieu demanda à Moïse et institution du repas de la Pâque vécu par le peuple juif.

Lorsqu’il relate le dernier repas du Seigneur, Jean nous rapporte l’épisode fameux du lavement des pieds. La situation est surprenante et nous comprenons sans peine l’étonnement des disciples ainsi que la violence des propos de Pierre : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » (Jn 13,8). Cette scène, nous apporte un double message.

Tout d’abord, elle révèle et met en lumière un aspect déconcertant – pour ne pas dire scandaleux – du mystère du Christ : bien loin de revendiquer quelque privilège que ce soit, le Fils de Dieu prend, au milieu de ses frères humains, la dernière place, celle de l’esclave. Lorsque nous le contemplons en tenue de service, courbé aux pieds de ses compagnons, nous nous rappelons ces paroles qu’il prononça un jour : « Le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Jn 10,45) ou encore celle-ci : « Quel est le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Lc 22,27). De tels mots dévoilent tout leur sens lorsqu’on les médite au soir du Jeudi Saint…

Mais ce n’est pas tout : pour saint Jean l’évangéliste, le récit du lavement des pieds est porteur d’un appel pressant. Nous l’avons entendu de la bouche même du Seigneur : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous » (Jn 13,15).

Un appel qui nous est adressé aujourd’hui : si nous voulons suivre le Christ, nous devons comme Lui prendre la dernière place pour nous mettre au service de tous nos frères.

VENDREDI SAINT 

C’est à Bésayes que nous sommes entrés avec le Christ dans le temps de sa Passion. Lui le Fils de Dieu nous a rejoints en devenant semblable à nous. Par sa passion, Il prend sur Lui nos pêchés et toutes les blessures que subit notre humanité.

« Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. » Dieu s’est dépouillé de sa Vie pour nous la donner, par Sa mort Il nous a ouvert la porte vers la Lumière, la Liberté et la Vie. Le temple extérieur va s’écrouler comme Il l’a annoncé afin que le véritable Sanctuaire intérieur puisse s’ériger en nous, bâti sur Sa Croix et par Son Amour.

Temps simple, dépouillé. Invitation à nous recueillir en silence aux pieds de La Croix et à contempler Son Mystère.

La Croix est le mystère de notre Éternelle Espérance, la mesure de l’Amour de Dieu pour nous : notre vie vaut Sa Vie !

SAMEDI SAINT

« Le Samedi saint est le point dans l’histoire du monde où jamais il n’y a eu une telle noirceur. Se condense en ce jour l’abîme du mal, car Jésus, Homme et Dieu, a pris sur Lui tous les péchés de l’histoire et a été enseveli dans la mort.

En ce jour-là, le temps a semblé s’arrêter, car la mort avait toutes les apparences du triomphe.

Comme cette mort triomphe si souvent en nous au quotidien, quand nous y donnons foi au point de perdre espérance, au point que nous nous laissons glisser en elle persuadés que la mort nous vainc, et ce, jusqu’à nous empêcher de croire en la Vie.

L’expérience personnelle nous montre que le chemin à l’intérieur de nous a longtemps été marqué par les ténèbres du tombeau. Tant que nous donnerons plus de poids à la mort en nous qu’à la Vie, plus la pierre de notre tombeau se refermera !

Dans notre être blessé ou celui de l’autre, nous sommes appelés à habituer notre regard à la Vie, qu’aucune mort ne peut vaincre, qu’aucune entrave ne peut confiner, qu’aucun mal ne peut assombrir…

La Résurrection est un appel à la plus grande liberté qui soit, celle de choisir la Vie, celle d’y donner foi, celle qui sait contempler en chacun cette eau qui jaillit en Vie éternelle. Puissions-nous aujourd’hui puis demain ne croire qu’en la Vie ! Puissions-nous délivrer notre corps des emprises mortelles du mal et de son tombeau pour devenir un corps de gloire, un corps transfiguré, un corps vivant ! Quand comprendrons-nous que la mort est mortelle et la Vie, elle, est éternelle et qu’il ne dépend que de nous de vivre en un tombeau ou de vivre en Dieu dans la plénitude de la Vie ! Seule la Vie est digne de foi, non la mort… » Stéfan Thériault

VEILLÉE PASCALE

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A Rochefort Samson, après avoir écouté les textes de l’Ancien Testament et en particulier le texte de l’Exode racontant la fuite d’Égypte du peuple d’Israël Mise en scène par les jeunes de l’aumônerie, nous avons acclamé le Christ ressuscité avec ce rappel de notre baptême à travers le feu auquel a été allumé le cierge pascal et l’eau. Merci aux chanteurs et musiciens qui ont accompagnés notre prière.

MESSE DU DIMANCHE DE L’AURORE

Avec Marie-Madeleine, Pierre et Jean, nous avons couru au tombeau et l’avons trouvé vide.

6h30 en ce matin de Pâques l’église de Chatuzange voit se rassembler les chrétiens. Il fait encore nuit, mais petit à petit les ténèbres laissent place à la lumière. Une rumeur se répand : Celui qui était mort est revenu à la Vie. Le soleil se lève pour envahir l’espace.

Philippe Luciani