DÉCRET POUR LA VIE CHRÉTIENNE DANS LA PÉRIODE DU 11 MAI AU 2 JUIN 2020

VOUS TROUVEREZ CI-DESSOUS LE MESSAGE DE NOTRE ÉVÊQUE ADRESSÉ AU DIOCÈSE À L’APPROCHE DE LA PREMIÈRE ÉTAPE DU DÉCONFINEMENT, ACCOMPAGNÉ DU DÉCRET POUR LA VIE CHRÉTIENNE DANS LA PÉRIODE DU 11 MAI AU 2 JUIN 2020.

Frères et sœurs,

En ce début mai, alors que les étapes du dé-confinement de notre pays se profilent, je voudrais vous donner quelques repères pour notre vie diocésaine.

Je suis heureux de le faire après avoir pu dialoguer cette semaine par téléphone avec de nombreuses personnes et par vidéo avec les prêtres des 6 unités pastorales. Ces échanges ont été très riches sur la manière dont chacun vit ce temps à la fois personnellement et dans sa responsabilité pastorale : grand souci de la communion fraternelle, attention aux personnes les plus fragiles, soutien dans la prière. Les prêtres et les diacres ont vécu leur ministère autrement, en étant pleinement au service de tous. Les communautés paroissiales sont bien vivantes, en ayant inventé des moyens inhabituels pour être signes du Christ ressuscité qui marche avec les hommes sur des chemins parfois bien douloureux.

Ces échanges m’ont permis aussi, aidé par le vicaire général que je remercie pour sa disponibilité auprès de chacun, d’entendre les préoccupations des curés et de leurs équipes et de percevoir les attentes concrètes pour le dé-confinement qui approche.

Dans cette période d’incertitude, au cœur de cette grave crise sanitaire, qui n’est pas terminée, avec ses conséquences économiques et sociales, psychologiques aussi, c’est un appel à aller au plus profond de notre relation à Dieu et aux frères que je vous adresse. C’est ce que nous avons cherché grâce à l’intervention samedi sur notre site et sur RCF de Martin Steffens, dont je retiens cette parole : « Dieu n’est pas un bien que l’on peut acquérir ou conquérir ; il est un lien à nourrir patiemment. » Vous pouvez réécouter cette émission et vous êtes invités à participer à la réflexion sur le site du diocèse.

Nous faisons une expérience renouvelée de notre vie en Église. La parole du Pape François sur l’Église, « hôpital de campagne, pour soigner les blessures et réchauffer le cœur des fidèles » dans un entretien en 2013 prend tout son sens et nous sentons bien cet appel à participer comme disciples du Christ à cet immense travail de redémarrage de la société avec plus de liens fraternels. Merci au Secours Catholique qui a distribué des chèques services pour permettre à bien des personnes en précarité d’avoir de quoi manger.

Même sans que la plupart des fidèles puissent communier pendant encore quelques semaines, c’est bien l’Eucharistie comme « mystère à vivre » dont nous faisons l’expérience en ce moment inédit. Dans son exhortation apostolique « Le sacrement de l’amour » (2007), Benoît XVI insiste sur la forme eucharistique de la vie chrétienne, en reprenant les paroles de Saint Paul : « Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir vos corps en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là le culte spirituel que vous avez à rendre. » (Romains 12, 1). Ce culte nouveau, c’est « l’offrande totale de la personne en communion avec toute l’Église. » (N° 70) N’est-ce pas ce que beaucoup de fidèles vivent en soignant les malades, en accompagnant leurs enfants au quotidien, dans de multiples services bien souvent invisibles… ? Benoît XVI souligne la nouveauté radicale apportée par le Christ dans l’Eucharistie : « le culte rendu à Dieu dans l’existence humaine ne peut pas être cantonné à un moment particulier et privé, mais il tend par nature à envahir chaque aspect de la réalité de la personne. Le culte agréable à Dieu devient ainsi une nouvelle façon de vivre toutes les circonstances de l’existence où toute particularité est exaltée en tant qu’elle est vécue dans la relation avec le Christ et offerte à Dieu. » (N° 71)

Nous vivons une épreuve car « la forme eucharistique de l’existence chrétienne est sans aucun doute une forme ecclésiale et communautaire » (N° 76), mais nous pouvons demander à Dieu que cela porte du fruit : que nous découvrions encore mieux le lien entre Parole de Dieu et Eucharistie, que nous percevions comment toute Eglise domestique est toujours reliée à la grande Eglise, que nous recevions un goût renouvelé pour participer à la messe dominicale, que nous ne recevons jamais la communion pour nous seuls mais pour porter la paix du Ressuscité au cœur du monde, que nous soyons davantage porteurs de la vie de ceux qui n’y viennent jamais…

Écoutons enfin Saint Augustin, pour prendre conscience que l’Église participe à l’offrande du Christ et que l’Eucharistie est donc également le Sacrifice de l’Église : « Dans le sacrifice des chrétiens, tout nombreux que nous sommes, nous ne formons dans le Christ qu’un seul corps, et c’est ce sacrifice-là – connu des fidèles – que chaque jour renouvelle l’Eglise, se découvrant offerte dans cela même qu’elle offre. » (La Cité de Dieu, X, 6)

En prenant appui sur les suggestions entendues lors des échanges en unités pastorales, voici quelques repères pour vivre ensemble dans l’unité cette période et préparer la sortie progressive du confinement. Ils sont guidés à la fois par le désir de nous nourrir dans la foi et d’exercer la charité, en particulier avec le souci de ne pas être vecteur de contamination.

Je vous invite tous à la persévérance dans le Christ et vous bénis de tout cœur.

+ Pierre-Yves MICHEL
Evêque de Valence

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